Save me from this squeeze
Save me from this squeezeSave me from this squeezeSave me from this squeeze

Long time no see. Deux semaines se sont pratiquement écoulées depuis ma transformation capillaire. La première,  j’ai travaillé tous les jours sauf dimanche.

 

Lundi.

Je travaille. Je m’ennuie. J’écris à Cristina. On doit se voir le lendemain.

 

Mardi.

Travail et rien. Je m’ennuie encore. Je me rends compte que ma nouvelle collègue est lunatique. Elle change d’humeur aussi vite que la météo de ce pays. J’ai beaucoup de mal à me contenir quand, vexée par la gérante, elle me balance pratiquement une chaussure à la figure, ajoutant à cela un iritant : "Do what you want. I don't care".. J’essaie de me convaincre : souris, fais comme si tu t’en fichais, ignore. Je me doute, cependant, que mon regard doit être plus sombre qu’un ciel d’orage. Quelque chose me frappe à ce moment-là, la vie ici me fatigue. Une cliente entre, je chasse cette pensée. Fin de journée, j’ai un message de mon ancienne collègue. Elle ne peut finalement pas venir, mais son colocataire peut. Seul soucis : Cristina m’avait avoué dans une précédente conversation qu’il me trouvait jolie et m’aimait bien, ce qui n’est pas mon cas. Je réponds que je suis fatiguée et qu’on remet ça.

 

Mercredi.

Drôle de journée. Comme d’habitude, je travaille et je m’ennuie toujours. Mais ce jour-là, je reçois de bonnes nouvelles d’une personne qui compte énormément. Je ne serai pas seule ce week-end. Je suis heureuse. Ca fait du bien. Je supporte de moins en moins ma vie ici. Peu de sorties, peu de rencontres. Pas assez d’argent pour le premier de toute façon et sans le premier, le deuxième est quasiment impossible. Quel rond pervers* !

 

Jeudi.

Rien. Au travail, je m’ennuie mais avec le sourire. Vivement samedi. Le soir, visioconférence avec Lilypandapop pendant que je fais des acrobaties (eh oui vous vous souvenez sans doute du prix des salons de beauté). On rit de bon cœur. Ca faisait longtemps, d’ailleurs, que je n’avais pas ri avec mon cœur. Dieu que je l’aime, elle aussi ! Une véritable lumière dans l’obscurité. Cette année n’a pas été facile. Sans certaines personnes, dont elle,  j’aurais eu bien du mal à surmonter tout ça.  Mais comme les bonnes, toutes les mauvaises choses ont une fin. Je m’endors avec le sourire mais également avec un truc qui me chiffonne : « En France, j’ai une famille de rêve, des amis en or, un… quelqu’un de spécial. Qu’est-ce que je fais seule ici à m’ennuyer déjà ? » Non, pour être tout à fait honnête, j’avais besoin de venir voir comment c’était, d’être seule, de tester ma résistance aux nouveautés. Néanmoins, je commence déjà à fatiguer. La solitude peut faire du bien, quand elle est choisie. Cependant, au bout d’un certain temps, elle devient pesante.  Tiens, ça fait pile un mois que je suis là. Peut-être, était-ce le temps de solitude qu'il me fallait.

 

Vendredi.

Rien de particulier. Avant le travail, je passe à la banque déposer ma paye. Le soir ma collègue, aussi changeante que les saisons soumises au réchauffement climatique, me propose un peu de shopping avant de rentrer. Je trouve une robe abordable pour le samedi. Puis je rentre. Je vais à la laverie. Là, ça me frappe : j’ai assez de vêtements pour tenir un mois sans faire de lessive ! En attendant, que le cycle finisse, je vermis mes  doigts.

 

Samedi.

Travail. La journée passe lentement. Je trépigne d’impatience. Une petite boule se forme dans mon ventre : « Plus d’un mois qu’on ne s’est pas vu. Comment va-t-il me trouver ? » Au travail, ils me laissent partir un quart d’heure plus tôt, pour que j’ai le temps de me préparer et d’aller à l’aéroport. Je cours pratiquement jusqu’au métro, puis du métro jusqu’à l’appartement. Je me prépare vite : douche, cheveux, maquillage. Je regarde l’heure. C’est reparti : appart-métro, métro-gare, gare-aéroport. Je suis à l’heure. Je l’attends. Chaque personne qui passe les portes me fait sursauter. Je le vois enfin. Ma tête me dit cours vers lui, mes pieds restent plantés dans le sol, mes mains tremblent. J’ai l’impression d’être une droguée qui voit approcher l’aiguille contenant son salut. Plus rien n’existe autour de moi. Retrouvailles. On se dirige vers la gare pour prendre le Gatwick Express. Je suis tellement déboussolée que je nous fais descendre bien avant Victoria. On attend sur le quai le prochain train pour la fameuse gare. C’est une belle soirée.

 

Dimanche.

Je me réveille. Il est là. Plus beau que jamais. Après avoir trainé quelques heures entre les draps. On va prendre un petit déjeuner dans un café, connu de tous, proche de mon travail. Je lui montre la boutique dans laquelle je travaille, mais de loin. Je ne veux pas perdre le peu de temps qu’on a ensemble à parler à mes collègues. On se dirige vers Camden. On se promène dans les rues. Ce que j’aime cet endroit. On rentre dans des magasins magnifiques, certains rétro, d’autres industriels et d’autres encore surprenants. L’appel de la bière se fait sentir après cette jolie promenade. Puis celui du septième art retentit. Nous rentrons. Par chance, il n’y a qu’une place assise dans le métro. Il m’attire sur ses genoux. Je hais l’homme, à côté de nous, qui se lève et sort quelques stations après. Tant pis, je me retire de ses genoux. Nous rentrons dans mon petit chez moi avec nos victuailles achetées sur le chemin. Soirée mémorable. Petit mémo : penser à acheter un tire-bouchon !

 

 

* Pourquoi ne jamais utiliser certains traducteurs en ligne

Retour à l'accueil