02-02-2015 - 07-02-2015
La subjectivité du temps
La subjectivité du temps
La subjectivité du temps

New Girl. La semaine est passée lentement. Les heures se sont transformées en jours. J'ai senti couler sur moi chaque centième de seconde. Comme si le temps avait, d'un coup, décidé de me narguer.  Pourtant j’ai enchaîné six  journées de travail. La gérante n’est pas revenue à la boutique. Elle est toujours malade. La grippe anglaise semble coriace. Je devrais la voir la semaine prochaine.

La semaine a commencé comme suit. Lundi matin, alors que j’attendais devant la boutique, je vois une nouvelle tête s’arrêter, me faire un sourire et me demander timidement si je travaille ici. Je lui dis que oui. Elle est là pour un essai. Son nom : Nadia. Et Nadia est… Je vous le donne en mille, vous ne trouverez jamais. Vous n’êtes très bons au jeu des devinettes, dites donc ! Elle est, donc, espagnole. Elle se débrouille plutôt bien en anglais. Mais pas seulement, elle est bilingue espagnol-arabe, a de très bonnes connaissances en français, et quelques bases d’italien. Pour couronner le tout, elle est plutôt sympathique. Puis, c’est plus facile. Quand on ne sait pas comment exprimer une idée en anglais, on peut utiliser l’espagnol, le français, ou l’italien. Nous rentrons ensemble tous les soirs après le travail. Elle descend deux (ou trois) stations après la mienne.

 

Le pas si Magicobus. Mardi matin, je reçois une alerte alors que je suis sous la douche. Une partie de ma ligne de métro est bloquée. Du coup, je regarde quel bus prendre. Le 55 ou le 26. Le 55 passe avant. Je le prends pour rejoindre une station où le métro fonctionne. J’ai peur d’être en retard. C’est le bus le plus long de la terre. Le temps estimé sur les horaires était de vingt-cinq minutes. J’arrive quarante minutes après. Je me dépêche. Il est 9h45 et j’ai encore cinq stations a parcourir, suivi de cinq minutes de marche entre St Johns Wood et la boutique. J’arrive enfin. Il est 10h05. Hermine est déjà là. Je le savais ! Première fois que je suis en retard au travail : Done. Elle me dit que ce n’est pas grave, qu’elle s’en doutait vu les problèmes de transports. Puis, elle vient à peine d’arriver. Pas de Nadia pour le moment. Comme tous les matins, on fait un brin de ménage avant d’ouvrir. 11h00, toujours pas de Nadia. Vers 11h30, elle arrive. Hermine ne lui fait pas de remontrance. Elle aussi dépend des transports en commun. On échange nos numéros, pour pallier, à l'avenir, à ce genre de situations. Le soir, je rejoins Cristina et Ruben dans un bar. Je rentre  vers minuit.

 

 

La subjectivité du temps

Westfield, le retour. Jeudi, jour de repos d’Hermine. C’est seulement, Stupido, Nadia et moi. Nadia venant d’arriver et Stupido étant ce qu’il est, c’est moi qui suis plus ou moins en charge. Je tiens la caisse, le registre des ventes et m’occupe des inventaires. Le propriétaire arrive vers midi. Il me demande comment ça se passe. Il semble content de nous. Malgré tout, j’ai le moral vraiment en baisse. Nadia semble, elle aussi, un peu mélancolique. On décide alors de passer un bout de la soirée ensemble. On fait un tour dans Westfield. On essaie des chapeaux. On prend des photos. On mange pour pas cher dans un fastfood avec nos petits coupons de réduction, découpés dans le journal de la veille. On croise un vendeur lourd qui, malgré mon refus, insiste sans relâche pour me vendre une crème pour les mains et une lime à ongles « magique » à £25. Le bon côté de cet interlude, c’est qu’il a hydraté mes mains desséchées par le froid. Sur le chemin de la maison, j’appelle mes parents. Ils reviennent conquis du spectacle que mon frère et moi leur avons offert pour noël. Je suis contente !

 

Changement imminent. Vendredi, la journée passe lentement. Cette semaine est interminable. Heureusement, nous n'avons que des clientes charmantes. Puis j’ai deux jours de repos qui arrivent. Le propriétaire, comme chaque fin de semaine, m’appelle pour me donner ma paye, £45 pour les jours de la semaine et, bonne surprise, £60 pour le dimanche. Le lendemain après-midi,  je retourne à Westfield, pour déposer le chèque à la banque. Chose faite, je fais un tour dans le centre commercial. Il y a trop de monde. Ca m’énerve. Demi-tour, j’ai envie d’être au chaud. Je passe le reste de mon après-midi à écrire, lire et regarder des séries dans la salle internet. Vers 19h00, après avoir fait des recherches, je prends rendez-vous chez le coiffeur pour le lendemain matin. Eh oui, ici, la plupart des commerces sont ouverts le dimanche. Cette ville ne dort pas. Ca tombe bien moi non plus. En attendant, j’ai hâte de voir le résultat, depuis le temps que je veux tester.

Retour à l'accueil